La terreur arbitraire
Dans les camps d’extermination, tout s’est passé comme si l’on massacrait les Juifs en vertu des explications que ces doctrines donnaient de la haine dont ils étaient l’objet : le massacre n’avait rien à voir avec ce que les victimes avaient fait, ou n’avaient pas fait, rien à voir avec le vice ou la vertu. En niant ainsi la portée du comportement humain, elles se rapprochent dangereusement de ces pratiques et de ces formes modernes de gouvernement qui utilisent la terreur arbitraire pour supprimer la possibilité de toute activité humaine.
Hannah Arendt
Les origines du totalitarisme, 1951