Furinkazan,  Textes

Le printemps en hiver

Un chemin rectiligne, tracé par une lame chauffée à blanc, dont s’échappent des langues bleues incandescentes. Frontière tranchée. Essoufflement lourd, poitrine subjuguée par un mal térébrant. Scission inéluctable pulsant contre des paupières closes.

Moineaux métronomes.

Saveurs losangiques du café en excès agaçant et distendant les flancs de ma langue.

Réseau feuillu qui fibrille en accord avec les battements d’ailes du frelon attisé par le pollen de cet hiver chaud.

Urgence des cloches de midi scandant la prochaine ouverture du portique ; le corps vieillit, figé au sommet de cette course qui devrait « être la bonne », incapable de s’élancer dans la réalité éphémère qui fuit devant lui.

Ballon d’enfant emmaillotée par les linges chaleureux du soleil, comme un nouveau-né calmé.  

Février 2021

Furinkazan